Anne et Bernadette témoignent


Anne et Bernadette témoignent

Notre association a contacté la Presse afin de médiatiser les situations extrêmes de Anne Cautain et Bernadette Touloumond.Nous vous proposons, de consulter ci-dessous, une revue de presse les concernant:

.Journal La Provence 03/11/2011:

Hautes-Alpes : elles vivent dans une grotte pour fuir les ondes

Les deux femmes veulent échapper aux effets des téléphones
 
Anne et Bernadette en compagnie de membres de leur famille qui viennent régulièrement les soutenir devant la grotte.
Photo M.F.
Jadis, Jean Giono situa l'action de l'un de ses premiers romans dans un village des Hautes-Alpes. "Un de Baumugnes" tira ainsi de l'anonymat ce hameau de la commune de Saint-Julien-en-Beauchêne, où se noue aujourd'hui une histoire incroyable.
Anne Cautain, 55 ans, et Bernadette Touloumond, 65 ans, hôtesse de l'air pendant 25 ans, vivent dans une grotte taillée dans la falaise, dans l'inconfort le plus total, depuis l'été 2009 pour la première, août 2010 pour la seconde. Les deux femmes souffrent d'électro-hypersensibilité à un degré extrême qui provoquent chez elles de très forts maux de tête. Au point d'être devenues des fugitives dans un monde qui ne leur octroie plus leur place.
Sans télé, sans radio, éclairées par des bougies
Elles vivent désormais sans télé, radio, téléphone, ou ordinateur. Avec, pour s'éclairer, des bougies et l'absence de tout moyen de chauffage quand bien même la température descendra bientôt au-dessous de zéro degré pendant plusieurs mois. Elles sont même dans l'impossibilité d'effectuer un long voyage pour aller consulter, par exemple, un médecin à Paris, l'un des rares à connaître ce phénomène d'allergie.
"Il ne s'agit en aucun cas d'un choix de vie, mais d'une contrainte imposée, affirment-elles. La vie de M. Tout le Monde est intenable pour nous depuis que les nouvelles technologies couvrent tout le pays." Pour accéder à leur grotte, une échelle et une apparence de marches taillées dans la roche. À plusieurs mètres au-dessus du sol, l'entrée de la cavité forme un grand vestibule. Le sol est inégal, la voûte protégée par des bâches "car quand il pleut ou quand la neige fond, l'eau ruisselle sur les parois et forme des flaques".
Des symptômes insupportables
Des étagères rudimentaires ont été installées, de même qu'une cuisine spartiate. Tout au fond, protégée par un plastique transparent, la "chambre à coucher", éclairée par des bougies. "C'est le lieu où nous ressentons le moins le rayonnement." Douleurs jusqu'au coeur Pour Anne Cautain, la vie est devenue impossible à partir de janvier 2009.
"C'est sur mon lieu de travail, à l'université de Nice, que les symptômes se sont intensifiés, après l'installation de bandes Wifi." Pressions extrêmement fortes au crâne, gonflement du cou, des bras, douleurs vives, la vie est devenue pour elle un enfer. Même sort pour Bernadette Touloumond: "J'éprouvais des fourmillements et des douleurs intenses dans les jambes et jusqu'au coeur."
Elles avaient déjà tout essayer pour estompter la douleur
Depuis trop longtemps déjà, Anne et Bernadette ont usé d'expédients pour améliorer leur sort. "J'ai tenté de vivre dans un studio blindé et j'avais trouvé non loin d'ici un gîte dans une zone blanche (non couverte par la téléphonie sans fil, Ndlr). Mais la frénésie de couverture de tout le territoire m'a rattrapée!", dit Anne.
"Combien de fois j'ai quitté mon appartement en pleine nuit pour me réfugier dans un jardin ! J'ai même vécu dans la forêt, en Corrèze, pour trouver un abri", ajoute Bernadette. Toutes deux ont donc été contraintes à fuir leur appartement de Nice et de Paris. C'est l'association Robin des Toits, qui oeuvre pour "la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil" qui les a mises en relation.
Un avenir sans guère d'espoirs
Quel avenir pour elles ? Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, ne leur laisse guère d'espoir. "Le gouvernement a lancé un programme visant à la suppression des dernières zones blanches. Il paraît donc prématuré d'envisager de nouvelles zones blanches avant qu'une corrélation entre symptômes et exposition ait pu être démontrée." 97,7% du territoire est déjà couvert. Anne et Bernadette sont soutenues par leur famille et un voisin proche, Henri, qui leur ouvre l'accès à sa salle de bains, afin qu'elles puissent bénéficier d'un minimum de bien-être. Surtout à l'approche de l'hiver.
Maurice FORTOUL

Les commentaires

Ajouter un commentaire

Il n'y a actuellement aucun commentaire. Soyez le premier à commenter !

Ajouter un commentaire

Notez que la courtoisie est de rigueur sur le site. Si vous êtes en désacord avec un commentaire déjà présent, vous pouvez le faire savoir avec respect...


Votre message ne sera pas immédiatement mis en ligne. Il sera tout d'abord vérifié par l'équipe de modération du site puis publié en cas d'acceptation.
L'équipe de modération est seul juge des messages qu'il souhaite valider, sa décision étant irrévocable.
Nous nous réservons le droit d'éditer votre message avant publication afin de procéder à une meilleure mise en page ou à une correction orthographique de celui-ci si besoin. Cependant le but et le ton de votre message ne seront en aucun cas modifiés.
En envoyant un commentaire, vous certifiez accepter les conditions d'utilisation du site.
Le signe * signifie que le champ doit être obligatoirement rempli.